La pierre s'épanouit sur toute la façade d'Atala, av. Nelly Deganne
La pierre s’épanouit sur toute la façade d’Atala, av. Nelly Deganne
Beau fronton brisé néo-classique, 181 bd de la Plage
Beau fronton brisé néo-classique, 181 bd de la Plage

La pierre de taille aux formes géométriques, qui nous est si familière, était autrefois un produit de luxe. Taillée au ciseau ou sciée à la main, elle était trop coûteuse pour la construction ordinaire, et réservée aux églises, châteaux et remparts des villes. Une maison comportant une ossature de pierre et un remplissage de moellons – pierres brutes non taillées cachées par un enduit – ou même de briques comme dans une partie du château de Versailles, était déjà une marque de richesse.

L’apparition de la machine au 19ème siècle va baisser le prix de la pierre de taille et permettre le sciage des pierres dures : meulière dans le Nord de la France, pierre de Cérons par exemple en Gironde. Pour donner un cachet historique, les architectes du 19ème siècle vont réaliser des socles de villas en moellons jointés avec des mortiers de ciment qui résistent mieux à l’eau que les mortiers de chaux utilisés précédemment. Ils vont garder pour l’ossature la pierre de taille dont la couleur contraste heureusement avec celle de la brique et du bois pour les constructions inspirées du Moyen Age ou de l’époque Louis XIII. Ils vont enfin construire des villas, souvent d’inspiration néo-classique, entièrement en pierre de taille provenant souvent de Gironde, profitant quelquefois à l’excès, des possibilités de ce matériau dont le prix était devenu abordable.

Pierre de Cérons ou de Latresne pour le socle, de Rauzan ou de Saint Macaire pour les marches du perron, de Langoiran pour les voutes de la cave et les conduits de cheminée, de Bourg pour les cheminées de cuisine, etc. Sans compter les marbres des cheminées, on trouve souvent, dans nos belles villas arcachonnaises, cinq ou six pierres différentes selon les utilisations.

Surtout, n’utilisez aucun procédé abrasif pour ravaler votre façade en pierre, vous détruiriez la couche de protection que la pierre a générée pour se défendre. Évitez aussi de peindre vos pierres, recouvrez les plutôt d’un badigeon de chaux teintée couleur pierre qui les protègera et les laissera respirer, en atténuant les éventuelles différences de couleur entre elles.

Francis Hannoyer

 

La pierre de taille