Délaissant le jardin à la française, trop ordonné, trop coûteux d’entretien et trop attaché à l’idée de monarchie absolue, les paysagistes des 18ème et 19ème siècles, experts en jardin, cherchent à créer des jardins « naturels » dégageant la beauté sans ordre perceptible et susceptibles de stimuler la sensibilité humaine. Ils s’inspirent alors du jardin anglais, appelé aussi jardin paysager, dérivé du jardin chinois dont le raffinement avait été récemment découvert par les Européens.
La Ville d’Hiver, dessinée comme un parc, le jardin anglais de Nelly Deganne situé face au château et celui de quelques grandes villas feront la démonstration à Arcachon de la complémentarité de ces jardins avec l’architecture « pittoresque ».
Les jardins plus petits s’en inspireront et l’ensemble donnera cet aspect paysager qui a fait le charme d’Arcachon.
Le premier principe est de bannir la symétrie et les lignes droites, inexistantes dans la nature. Le jardin est vallonné, les allées forment des courbes gracieuses. Des buissons décalés, de hauteurs et d’essences différentes, masquent les clôtures, remplacent les haies rectilignes. La taille des arbres et des arbustes évite toute forme géométrique. La végétation est utilisée pour mettre en valeur l’architecture et les points de vue. Le deuxième est de partager le jardin en zones différentes adaptées chacune à une saison ou une heure du jour en utilisant des décors végétaux ou architecturaux. Chaque zone doit créer une atmosphère différente, le visiteur doit être surpris, séduit, comme envoûté.
Les grands parcs vont s’agrémenter, au 19ème siècle, d’arbres exotiques, de buissons variés, mais aussi de kiosques, de gloriettes, de ruines et de grottes accompagnées de cascades.
L’art des jardins, oublié au 20ème siècle, est en renouveau, profitons en pour retrouver le caractère paysager d’Arcachon.
Si votre jardin n’est pas assez grand, limitez-vous à deux zones :
– un coin intime, ombragé avec des branches qui retombent, des fleurs de couleur douce, propice à la lecture ou à la rêverie pour l’été et les heures chaudes de la journée
– le reste du jardin, dégagé ou planté d’arbres à feuilles caduques, sera plus adapté aux demi-saisons, aux heures creuses.
Inspirez-vous, selon votre goût, l’orientation du terrain, l’architecture de la villa, des paysages de l’Italie, la Suisse, etc … mais rappelez-vous que les végétaux originaires de notre région y seront les mieux adaptés. Le tronc tourmenté et les branches des arbousiers permettent, par exemple, de créer une allée ou un coin ombragé très décoratif.
Un conseil technique : si vous mettez l’arrosage automatique, évitez les turbines, grosses consommatrices d’eau et multipliez les petits points d’arrosage, ils s’adapteront mieux à votre projet et l’installation sera beaucoup plus facile à modifier.
Francis Hannoyer