
La Lettre de L’ASSA renaît après quelques années d’absence. Elle vient de paraître avec des informations sur l’ASSA, mais aussi Le Moulleau, Les Abatilles, Pereire, Eyrac, La Ville d’Hiver, le quartier de la Chapelle. Les associations et comités de quartier
ÉDITO
L’ASSA entend désormais informer plus régulièrement ses adhérents de ses actions pour la sauvegarde du site d’Arcachon.
Ce premier bulletin intitulé «La Lettre de l’ASSA» sera édité 3 à 4 fois par an.
Il permettra également la diffusion de toute information utile en relation avec le patrimoine architectural et paysager, les éléments identitaires du site, l’urbanisme, le massif arboré, les clôtures, les perspectives, le paysage et l’environnement en général dont le bruit.
Comme cela fut acté lors de notre assemblée générale de juillet dernier, l’ASSA considère que le site tout à fait unique d’Arcachon constitue un bien commun d’exception qu’il ne faut pas laisser se faire dénaturer, dilapider, ni même «consommer». Pour y parvenir, il faut s’en donner les moyens, en nombre d’adhérents et en moyens financiers.
Les contentieux que notre association est contrainte d’engager sont exigeants.
Il en va de même pour ce qui est de nos échanges réguliers avec les administrations et collectivités, le suivi des questionnements de nos adhérents, la veille hebdomadaire de toutes les autorisations d’urbanisme, le repérage des chantiers litigieux, la lutte contre le bruit via une adresse dédiée à la disposition du plus grand nombre…
Enfin, les visites patrimoniales organisées par Francis Hannoyer nécessitent une préparation méthodique.
L’équipe (dont les présidents d’associations amies, APRSM, Val des Abatilles, SASSEC, APEA, George VI), constituant notre Conseil d’administration, est aussi déterminée que pluridisciplinaire.
La présente Lettre en atteste.
Je vous en souhaite bonne lecture.
Jacques STORELLI Président
ENJEUX PATRIMONIAUX
La Villa Salesse
La Villa Salesse qui est située en front de mer entre Eyrac et l’Aiguillon, a été achetée par un élu et son frère en vue d’y réaliser une opération de reconstruction-surélévation dans un style contemporain.
Construite en 1854 par le négociant Jean-Eugène Salesse, la villa est restée jusqu’en 2021 dans le patrimoine de la même famille. Cette pérennité a permis de conserver la villa dans son état initial, ce qui est très rare à Arcachon. La présence de ce chalet, in situ, et son architecture, en font un exemple unique de l’époque qui précède la transformation d’Arcachon sous l’influence des frères Pereire.

Salesse constitue l’ultime œuvre architecturale de ce style original dans la mesure où les villas de même style, Gièse et Johnston, n’ont pu être conservées.
Les caractéristiques exceptionnelles de Salesse sont unanimement reconnues. Sa restauration et sa conservation apparaissent comme essentielles pour la préservation du patrimoine architectural d’Arcachon, ce qui répond du reste à la préoccupation exprimée par les élus municipaux pour ce qui concerne notamment les villas en front de mer.
Un permis de construire consistant en une surélévation a été délivré le 10 septembre 2021. Or, la transformation envisagée ferait perdre le caractère unique de cette villa cependant classée élément remarquable du bâti (ERB) au PLU (Plan local d’urbanisme). L’ASSA a demandé à la DRAC (Direction Régionale des Affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine) de protéger cette villa en lui soumettant un dossier de demande de protection et de classement.
L’ASSA ayant demandé l’annulation du permis de construire devant le Tribunal administratif, un permis modificatif a été délivré, lequel s’efforce de corriger a posteriori quelques anomalies du permis initial, sans y parvenir. Ce permis a également été soumis à l’examen des juges.
Fort heureusement, les procédures en cours et le positionnement de la DRAC ont été de nature à éviter jusqu’à ce jour toute démolition.
L’hôtel « Les Vagues »
Cet hôtel situé en front de mer a été édifié à la fin des années 1960 par la surélévation d’une villa.
Sa hauteur, sa proximité avec les fonds voisins et son peu d’esthétique ont toujours marqué le regard. Il y a quelques années, cet hôtel a été acheté par un promoteur en vue d’y réaliser un hôtel 5 étoiles. Un permis de construire été accordé pour « réhabilitation et extension ». Au cours des travaux, deux parties de pignons se sont effondrées sur la maison de retraite Saint Joseph d’un côté, et sur une villa de l’autre. Puis l’hôtel a été entièrement démoli en l’absence de permis.
L’ASSA a adressé à la mairie une mise en demeure pour faire suspendre les travaux réalisés en toute illégalité. Par courrier du 12 juin, posté le 11 août 2022, la municipalité reconnut que la démolition constitue bien une infraction pénale et qu’une plainte a été déposée.
Parallèlement, la municipalité publiait le 24 juin 2022 un arrêté obligeant le promoteur à réaliser sous astreinte certains travaux d’urgence pour éviter tout risque d’accident, ce qui est resté lettre morte. Cet arrêté qui permet au promoteur d’exécuter de nombreux travaux sans permis de construire a fait l’objet d’un recours gracieux de la part de l’ASSA.
Aujourd’hui, l’ensemble de l’ouvrage initial, totalement démoli, a laissé place à une sorte d’exosquelette métallique qui reposerait sur une emprise augmentée. Le chantier n’a pas repris, faute de permis de reconstruction, hormis des forages et sondages préparatoires.
L’ASSA s’insurge contre de pareilles pratiques, soit la chute par négligences de parties de pignons sur les fonds voisins, une démolition complète sans autorisation et sans suspension administrative par la municipalité, la reconstruction sans autorisation d’un ouvrage métallique sans autorisation, ce à moins d’un mètre des fonds voisins.
Comment peut-on s’estimer soucieux de la préservation du style architectural du front de mer arcachonnais et de ses perspectives, et laisser évoluer pareil chantier en secteur traditionnel et résidentiel ?
L’ASSA remercie les riverains et autres personnes qui, grâce à leur veille active, lui ont permis d’agir rapidement.
Tout sera entrepris par l’ASSA pour que le front de mer arcachonnais ne soit pas davantage défiguré.
Le Parc Pereire
Il s’agit d’un regrettable déclassement de parcelles en Site Inscrit et d’une curieuse décision de vouloir faire modifier le cahier des charges du lotissement. Lors de la révision du PLU de la commune d’Arcachon de 2017, furent supprimés 3366 m2 d’Espaces Boisés Classés en Site Inscrit et en frange littorale, situés dans le Parc Pereire, ce en vue de la création de deux lots à bâtir maîtrisés par la Commune d’Arcachon.
Une Déclaration Préalable de division en deux lots fut demandée le 1er février 2018 par la Commune, la non-opposition datant du 30 mars 2018.
Une demande d’autorisation de défrichement fut déposée le 6 février 2018.
La Commune souhaitant vendre deux parcelles à construire n° BK 235 et 236, elle a considéré le 29 septembre 2021 qu’elle devait lancer une procédure de modification du cahier des charges du lotissement (créé le 28 avril 1958), et plus particulièrement de son article II.
Estimant que la vente des deux lots peut parfaitement se faire sans modifications du cahier des charges (des centaines de lots ont déjà été vendus!), redoutant qu’il s’agisse en réalité d’une modification permettant une vaste opération immobilière sur la parcelle BK 35 d’une surface de plus d’un hectare, l’ASSA a déposé avec succès un recours gracieux, lequel fut suivi d’une décision d’abrogation de la décision par les élus en date du 15 décembre 2021.
Ce même jour, le conseil municipal lançait une nouvelle procédure de modification, cette fois-ci, du plan du lotissement et toujours de l’article II du cahier des charges:
« Il est interdit aux acquéreurs d’ouvrir, sur leur terrain, d’autres voies que celles prévues au plan de lotissement sans autorisation spéciale et express du Syndicat pendant la durée de celui-ci ou du Conseil Municipal lorsque les rues auront été classées dans la voirie communale. Le Syndicat ou le Conseil Municipal ne pourront d’ailleurs délibérer ces autorisations qu’après accord avec les services de l’Urbanisme et dans le cadre d’un plan d’aménagement régulièrement approuvé ».
C’est alors que beaucoup de co-lotis ont réagi lorsqu’ils se sont aperçus que la modification proposée n’avait en réalité que bien peu de rapport avec le cas de deux parcelles déclassées promises à la constructibilité, mais cachait manifestement autre chose.
L’ASSA déposa un recours en annulation de la délibération du 15 décembre 2021 devant le Tribunal administratif.
La consultation organisée par la Commune auprès de tous les co-lotis, devait se terminer en mars 2022 ; faute de réponses positives en nombre suffisant, le délai fut reporté « jusqu’à l’automne » ; le formulaire de consultation n’offrant pas la possibilité de s’abstenir ou de répondre négativement et les cartes communiquées en annexe des documents de consultation n’étant pas les bonnes, une certaine opacité de la démarche fut perçue, à ce point que beaucoup de co-lotis n’ont pas eu à cœur de répondre, à juste raison, alors que d’autres annulaient leur vote.
Contre toute attente, l’ASSA s’est aperçue que la parcelle BK 35 d’une surface de 1 ha 40 a 57 ca, située au cœur du Parc Pereire, figure dans le Domaine Privé de la Commune d’Arcachon, alors que cette dernière ne l’a jamais acquise, ni du syndicat des co-lotis, ni de quiconque, si ce n’est par un acte de « notoriété acquisitive » de 1997. Que les voies, espaces publics, raquettes…du lotissement soient transférés au Domaine Public communal lorsque la commercialisation de tous les lots par le syndicat est achevée, procède des voies naturelles en la matière (circulation, éclairage, voies, trottoirs, relevage des poubelles, entretien, assurance…). En l’occurrence cela fut fait en 1964. Ainsi, une parcelle en Espace Boisé Classé de près d’un hectare et demi, située au sein du périmètre du Parc Pereire, et passée discrètement en 1997 sans contrepartie financière dans le Domaine Privé de la Commune, ferait l’objet d’une vaste opération immobilière consistant à tout d’abord déclasser 3366 m² en 2017, pour ensuite modifier les règles du lotissement pour permettre la viabilisation de 11317 m².
L’ASSA qui espère bien être entendue par le Tribunal, s’opposera à tout bétonnage des espaces naturels situés au sein du Parc Pereire.
LA VIE DES QUARTIERS
La Ville d’Hiver
Créée il y a un peu plus de 150 ans, la Ville d’hiver a déjà une longue histoire. Le projet originel des frères Pereire était de réaliser sur une centaine d’hectares une ville forestière, une ville-parc à l’anglaise. Peu à peu, le quartier devient une mosaïque de chalets implantés au milieu des pins. Ce sont d’abord de grands chalets locatifs construits de façon standardisée par la Compagnie du Midi avec des éléments préfabriqués et assemblés sur place. Puis des chalets de propriétaires avec une variété de styles et de riches ornementations. C’est alors la grande époque de la Ville d’Hiver qui porte Arcachon devenu une destination à la mode.
Plus tard, dans l’entre-deux-guerres, avec la démocratisation balnéaire, des villas plus modestes sont construites. La pratique estivale de la plage se développant, la Ville d’Hiver s’étiole et perd quelque peu de son attrait. Elle se laisse mourir et beaucoup s’en désintéressent.
Ce n’est que dans les années 1980 que l’on recommence à parler de la Ville d’Hiver. A la suite d’une expertise de l’Institut français d’architecture (IFA), elle est inscrite à l’inventaire des sites pittoresques de la Gironde et beaucoup de villas sont alors rénovées et entretenues pour être habitées en permanence.
Aujourd’hui, si l’on voit le nombre de groupes touristiques qui parcourent ses allées, la Ville d’Hiver intéresse toujours autant. Mais, attention, ce n’est qu’un équilibre fragile et ce quartier emblématique d’Arcachon perd peu à peu de son âme. La protection due au fait que le site soit inscrit n’est qu’illusoire : ce sont des parcellisations outrancières, l’extension de villas anciennes, des constructions modernes, des piscines, des clôtures non adaptées… Et qu’en est-il de la ville forestière ? Beaucoup de pins sont abattus, souvent sans autorisation, et ne sont pas remplacés. Plusieurs secteurs ne comprennent plus de pin ni aucun grand arbre.
Alors que faire pour éviter le lent appauvrissement du patrimoine architectural et paysager de la Ville d’Hiver ? Le contrôle des travaux n’est plus guère effectué et il apparaît nécessaire de relancer les appariteurs municipaux qui existaient il y a encore une vingtaine d’années. Par ailleurs, il faudrait s’interroger sur la possibilité du recours à des structures telles que celle du site patrimonial remarquable (SPR) qui conviendrait parfaitement à la Ville d’Hiver, compte tenu de son caractère historique et esthétique exceptionnel.
Dominique Chevallier
Le Moulleau
L’APRSM, Association des propriétaires et résidents pour la sauvegarde du Moulleau, œuvre depuis 1977 à la préservation du site de ce quartier reconnu de la Ville d’Arcachon en s’attachant à la sauvegarde de son patrimoine – paysage et architecture – et de son environnement.
L’association désire, comme à Pyla, préserver le caractère de « ville dans la forêt » de ce quartier avec la protection du couvert des pins au-dessus des villas et la conservation des grands espaces verts restés libres : la petite forêt, les parcs des donations Armaingaud et Lalanne.
L’association souhaite que soient préservées la cohérence et la qualité architecturale des projets pour les interventions sur le bâti existant, comme pour les constructions neuves. Pour ce faire, l’association examine, avec l’aide de l’ASSA, l’ensemble des autorisations d’urbanisme délivrées au Moulleau : permis de construire, déclarations préalables, autorisations d’abattage des pins et des grands arbres, ainsi que les demandes de replantations.
L’association signale les non respects de la réglementation qu’elle constate ou qu’on lui signale, concernant des interventions sur les clôtures, sur du bâti existant ou sur des espaces devant rester libres autour des constructions.
L’APRSM informe ses adhérents sur les sujets intéressants leur cadre de vie ; comme actuellement le ré-ensablement des plages ou le devenir de la Casa Sylva.
L’association veut aussi préserver et développer l’animation du centre et préserver ce certain « art de vivre » qui a fait la réputation du Moulleau.
Vous pouvez tout savoir sur notre association en consultant notre site aprsm.fr et vous pouvez nous rejoindre pour participer à notre action en adhérant via notre site Internet.
Le bureau de l’APRSM.
Les Abatilles
Les Abatilles en travaux
Après la trêve estivale, les chantiers ont repris dans notre quartier, avec plus ou moins de bonheur :
- allée Jean Rameau, on peut espérer une chaussée sans nids de poule et des trottoirs sans chausse-trappes … d’ici février 2023.
- au Clos des Arbousiers – qui s’affiche toujours « aménagement éco- responsables » [sic] – les engins de chantier ont défoncé les plates-bandes, écrasé ce qu’il y restait de plantes, et mis à l’air les tuyaux d’arrosage.
- certains résidents ont déjà accès à la fibre depuis plus d’un an quand, pour la maison d’à côté, on en est encore aux travaux de déploiement, voire à l’étude de terrain- carte sur https://www.girondehautmega.fr/carte- deligibilite
- boulevard de La Teste, le chantier pour évacuer à nouveau les eaux pluviales vers le Trou des Abatilles est lancé – et le bd de La Teste est donc barré (jusqu’au 16 décembre si l’on en croit le dernier magazine municipal ; mais il semblerait que les travaux aient pris du retard) entre les allées Jean Balde et Chambrelent. Quant aux déviations … on peut se poser des questions sur la pertinence du tracé de celle pour les poids lourds.
- un des lampadaires de l’allée Jean Balde, embouti avant l’été, a été remplacé, mais avec une lanterne blanche. Espérons donc que le second soit changé lui aussi, et avec une lanterne bronze.
Ça coule de Source… ou pas !
Tout cet été, nous avons eu droit au feuilleton des camions de la Source des Abatilles : interdiction pour les gros poids lourds de circuler de jour sur le bd de la Côte d’Argent (où se situe, rappelons- le, l’accès à la Source), référé faisant annuler cette interdiction, nouvel arrêté augmentant légèrement les heures autorisées à la circulation…
Et, pendant ce temps, contrôles tatillons desdits camions, et amendes en cas d’infraction – y compris lorsqu’ils allaient livrer gratuitement de l’eau aux pompiers, mais aussi aux populations évacuées, à La Teste, Landiras, Sainte-Hélène, Le Temple, Saumos…
Quant à la demande de permis de construire déposée par la Source pour construire un nouveau bâtiment avec un garage en sous-sol, pour répondre aux normes de sécurité-incendie pour l’évacuation des eaux, accueillir les camions, et rendre aux promeneurs le parc autour du kiosque, avec une végétalisation permettant de dissimuler aux regards ce nouveau bâtiment, aux dernières nouvelles, elle attend toujours une réponse.
Et nous ne pouvons que déplorer ces tensions.
On nous a rendu le Parc des Abatilles
En effet, dans le dernier Magazine municipal, l’article consacré aux 90 ans du Fronton le situe
« au cœur du Parc des Abatilles », également réapparu sur les cartes COBAS des pistes cyclables et des bus Baïa.
Pour tout renseignement : https://www.girondehautmega.fr/carte-
PROCHAINE VISITE PATRIMONIALE
Tourelles et belvédères
Un parcours permettant de comprendre l’importance de ces constructions et d’admirer les plus caractéristiques de la Ville d’Hiver.
Lundi 7 novembre à 14h30, durée 1h30 à 2h
Lieu de départ : devant la villa Brémontier, 1 allée Brémontier
ASSA – Association de sauvegarde du site d’Arcachon MA.AT
Esplanade Georges Pompidou
33120 Arcachon
Site Internet : https://www.sauvegarde-arcachon.org
Courriel : contactassa33120@gmail.com