Au 18ème siècle, la « marquise » désignait notamment une simple toile tendue horizontalement au dessus de l’entrée d’une tente pour protéger de la pluie ou du soleil. Le progrès technologique aidant, elle devient l’auvent vitré placé au dessus d’une porte d’entrée, d’un perron ou d’un quai.
En effet, au 19ème siècle, la machine à souffler le verre remplace le soufflage à la bouche et permet la production industrielle du verre plat. Le perfectionnement des hauts-fourneaux réduit le coût du fer et entraine le développement industriel de profils normalisés. A partir de 1850, les architectes et ingénieurs utilisent ces avancées technologiques dans le bâtiment, entre autres sous forme de vérandas et de charpentes métalliques, fréquentes dans les villas arcachonnaises, mais « inventent » aussi des formes et volumes en porte-à-faux tels que les bow-windows et les marquises.
La marquise, alors, s’embourgeoise ! On l’utilise pour renforcer l’effet de monumentalité de la villa. Elle constitue alors un bon exemple de la recherche ornementale qui se poursuivra durant une grande partie du 20ème siècle : les styles gothique et médiéval sont passés de mode à la fin du 19ème siècle, mais leurs répertoires sont réinterprétés à l’aide des techniques et matériaux nouveaux. La visibilité de la structure métallique de la marquise est comparable au soulignement des voûtes et des croisées d’ogives du gothique : elle rend plus lisible la forme architecturale.
Si vous en possédez une, entretenez la, c’est simple et l’effet est garanti.
Francis Hannoyer