ÉDITO

Notre association se soucie en permanence de nos conditions de vie et de la Sauvegarde de notre site. Cela nous invite à une vigilance sans relâche sur les acquis architecturaux, leur conservation, le respect des hauteurs, des règles de recul et de prospect, des couleurs, du couvert arboré, de la végétation, des perspectives…
Mais d’une manière plus prosaïque, bruit, bars de nuit, locations saisonnières, surtourisme, encombrements, respect d’autrui, propreté… sont au centre de nos préoccupations.
Il convient de louer les décisions municipales concernant la tenue vestimentaires des estivants en ville, la suppression de l’accès des jet-skis aux cales du Port, l’encadrement administratif renforcé des locations saisonnières, les incitations à l’utilisation des bicyclettes, la participation financière aux clôtures végétales, le maintien du parking de délestage d’entrée de ville…
En matière d’urbanisme, les Arcachonnais sont confrontés à deux projets de construction d’hôtels cinq étoiles, ce qui pour l’un, l’Hôtel Les Vagues,pèse déjà lourdement sur le front de mer, et pour l’autre menace le Musée-Aquarium et la Station Marine.
L’ASSA a introduit les recours nécessaires, et si les travaux n’ont pas été suspendus à l’Hôtel les Vagues par le Conseil d’État, la demande d’annulation du permis de construire doit être prochainement jugée.
Gageons que l’engagement sonnant et trébuchant de nombreux Arcachonnais attachés à leur cadre de vie, soit de nature à permettre une remise en cause de ces projets, aboutis ou non.
L’ASSA s’est également judiciairement engagée avec succès lors de la tentative de défrichement de 6000 m² Avenue des Mimosas en vue d’un programme de constructions.
Il en va de même s’agissant de la modification du cahier des charges du lotissement du Parc Pereire, précédée d’un déclassement d’espaces boisés en Site Inscrit.
Une surface boisée enclavée de plus d’un hectare semble bien intéresser quelques promoteurs qui exigent, préalablement, le changement des règles protectrices posées par les créateurs du Parc Pereire. La vente par la Ville à un opérateur privé d’une partie du Parc des Abatilles, après désaffectation et déclassement, pose question, alors que, lors de la vente de 44 hectares par l’État en 1907 à la Ville d’Arcachon, il avait été gravé dans le marbre que ce « Parc des Abatilles » en tant que domaine public communal, serait affecté exclusivement à l’usage et l’agrément des Arcachonnais…Le cas de la Villa Salesse sera jugé en cassation,devant le Conseil d’État.
Notre assemblée générale du 24 juillet nous permettra d’avoir le plaisir de se rencontrer et d’échanger sur ces différents dossiers d’importance, et bien d’autres.
Jacques STORELLI
Président
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ENJEUX URBANISTIQUES ET DÉMOGRAPHIQUES

Le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale). Il s’agit d’un document supérieur à l’ensemble des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) de l’Arrondissement (17 communes, 175000 habitants).
Le précédent projet de SCOT fut approuvé le 24 juin 2013, puis modifié par délibération du 9 décembre 2013 ; il fut annulé par décision du 18 juin 2015, confirmée par arrêt de la CAA le 28 décembre 2017, à la suite de l’action contentieuse de la CEBA (Coordination Environnementale du Bassin d’Arcachon).
C’est ainsi que l’Arrondissement fut soumis au régime des dérogations en matière d’urbanisme.Pour autant, la démographie ne cessa d’augmenter au cours de la dernière décennie dans des conditions fort significatives, soit plus de 30000 habitants, ainsi que les usages qui s’y associent, la densité des mobilités, la fréquentation nautique,les activités de loisirs, l’artificialisation, le volume des rejets et des déchets, la pollution….Des actions associatives (CEBA, etc.) sont menées judiciairement, ou programmées, commune par commune, pour que les centaines d’autorisations d’urbanisme délivrées au mépris de la Loi Littoral fassent l’objet d’une juste indemnisation au plan environnemental et moral.
L’Arrondissement a connu des sécheresses et canicules récurrentes, des épisodes de fortes précipitations, des phénomènes d’inondations et de submersions, une perte de 20 % de la surface de la RNN du Banc d’Arguin à la suite des tempêtes de 2023, une contraction du territoire utile du fait de l’érosion, des incendies de format historique, et des épisodes non ponctuels de pollutions du milieu aquatique et naturel par l’effet de débordements incontrôlés des Eaux usées et pluviales, conduisant le Parquet de Bordeaux à ouvrir une enquête pour Écocide et à faire droit aux demandes des associations dans le cadre d’un référé pénal environnemental.
La perte de milliers d’hectares de forêts, situées en Forêt Usagère ou non, a cruellement marqué le territoire, tout comme la venue des scolytes attirés par les bois affaiblis par les incendies et les bois sains des zones résidentielles. La perte, à des degrés divers, des cinq campings situés au pourtour de la Dune du Pilat, fut suivie d’autorisations d’aménagement pour leur reconstruction dans des conditions tout à fait exorbitantes, compte tenu du cortège d’infractions précédemment constatées par les services de l’État dans le rapport « Clément ».
La juridiction administrative est saisie de demandes d’annulation de deux permis d’aménager (campings « urbanisés », visibles de la Dune et de la route) de la part de la CEBA. La juridiction administrative fut également saisie pour défaut d’adoption d’un PPRIF (Plan de Prévention des Risques d’Incendies de Forêts) à Lège-Cap Ferret, la Tribunal impartissant à l’État un délai de 6 mois pour régulariser ; la même action est menée en ce qui concerne les six autres communes défaillantes, sachant que l’absence de PPRIF a participé à la gravité des conséquences des incendies.
Les prélèvements d’eau potable sont systématiquement dépassés dans certains secteurs de la COBAN. Ces éléments de contexte, parmi d’autres,démontrent combien la situation a drastiquement changé depuis une dizaine d’années.
La Cour des comptes et la Chambre Régionale des Comptes n’ont pas manqué de s’interroger sur la délocalisation des campings, sur les effets de l’érosion et du repli, et sur la capacité de l’État à mieux anticiper sur les effets du changement climatique.
Du reste, dans sa contribution à l’enquête publique sur le projet de SCOT 2024, l’ASSA a entendu affirmer de la manière la plus claire combien le milieu naturel n’est plus en mesure de supporter davantage que ce qui lui fut imposé depuis 50 ans (effondrement des coupures vertes et de la biodiversité).
L’ASSA a également souligné combien la nouvelle donne climatique conditionne directement la faisabilité du projet de SCOT,lequel repose manifestement sur d’anciens critères devenus obsolètes.
Le plus saillant peut-être réside dans le fait que, à l’aune de la Note d’enjeux du SRADDET, du changement climatique et du droit positif, les services de l’État ont émis un avis particulièrement réservé sur le projet de SCOT, ce qui avait déjà été le cas en 2013 sur le projet précédent.
Toutes les tentatives menées par les services semblent avoir échoué, à ce point qu’une suspension du caractère exécutoire du SCOT constitua l’option privilégiée des services de l’État au bénéfice des articles L.143-24 et 25 du Code l’Urbanisme.
C’est dans cette configuration particulière que le Préfet a décidé le 28 mars 2024 de suspendre le SCOT voté par le SYBARVAL (syndicat dédié composé de représentants des 17 communes) le 25 janvier 2024.
Un projet amendé a été voté par le SYBARVAL le 6 juin 2024, non publié à ce jour. Il n’est pas acquis que l’État valide cette dernière version.
Ces épisodes, observés depuis 2013, démontrent que les élus ont le plus grand mal à se conformer à la législation complexe applicable en matière d’urbanisme, aménagement et environnement.Les associations du Bassin d’Arcachon (CEBA)ont déjà saisi le Tribunal administratif d’une demande d’annulation, puisque le projet de SCOT programme benoîtement la venue de 30000 logements supplémentaires (soit plus de 40000 personnes), alors que le Bassin se trouve déjà saturé à tous les niveaux, et que les espaces naturels en font les frais, sans oublier les conditions de vie des administrés.
Jacques STORELLI
Annexes:

* Lettre du Préfet du 28 mars 2024 suspendant les effets exécutoires du SCOT

** Correspondance d’une adhérente

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Quel SCOT pour des lendemains qui chantent ou qui déchantent ?

Pauvres huîtres du Bassin victimes de la folie des 40 000 habitants à accueillir dans les 15 années à venir, soit 30 000 logements supplémentaires, ce sont les objectifs du SCOT retardé quelque temps mais de nouveau en piste suite à quelques modifications à la marge pour satisfaire l’autorité préfectorale. Pour autant sait-on poser les bonnes questions ?
De quelle population parle-t-on, de quels logements ? La villa de luxe au Pilat ou au Cap, l’appartement à Marcheprime ou à Mios ? L’écart sociologique, idéologique, politique est stratosphérique. Faut-il un peu de tout ? Mais dans quelle proportion ? Faut-il rééquilibrer entre le logement social intermédiaire ou libre ? Faut-il privilégier la transformation de zone naturelle en zone urbaine sur des terrains à haute valeur ajoutée au Cap ou viser une mixité sociale auprès des lignes de transport en commun ? Sur quel terrain ?
Une fois retranchées les zones agricoles (en déficit), les zones inondables (en progression),les zones humides, de biodiversité, les couloirs écologiques, les zones naturelles (vitales), le recul du trait de côte, le choix se restreint.
Et de quel modèle d’habitat parle-t-on ? En gros,900 hectares de terrains en zone naturelle à urbaniser (suivant la ZAN) pour 30 000 logements, soit 300 m² par logement. La moyenne de cet objectif milite pour du collectif en social ou intermédiaire, dans quelle proportion ? Sur quelle commune ? Y a-t-il de la place pour le modèle rêvé des Français, la maison individuelle ? 17 communes à accorder pour répondre aux souhaits unanimes de maires bâtisseurs et autant de questions à résoudre !
Il va en falloir des discussions et du courage politique pour harmoniser les positions. Arcachon n’a plus de terrain à bâtir, doit-on continuer à densifier, à boucher les dents creuses qui bien souvent constituent des respirations en ville, à démembrer les parcelles et contribuer aux défrichements de ce qui constitue le trésor de notre environnement ? Plutôt que de rester arc-bouté sur la position de principe des PLU qui démontreront rapidement leurs limites, pourquoi ne pas envisager des PLUI (PLU Intercommunal) qui mutualiseraient les objectifs à atteindre et éviteraient l’asphyxie à Arcachon.
Tous les sujets évoqués seraient plus faciles à régler sur le territoire du SYBARVAL avec 3 entités PLUI (COBAN, COBAS et Val de l’Eyre). La prise de décision démocratique à 3 en serait largement facilitée.
Sur ces 3 secteurs, il y a du terrain disponible,permettant un urbanisme intelligent, raisonné et de qualité, favorisant une mixité urbaine et sociale.Ne nous y trompons pas: 40 000 habitants supplémentaires en 15 ans, c’est plus qu’une gageure, c’est un choc d’autant plus violent qu’il peut être fatal (cf. problèmes d’assainissement) si le saupoudrage des objectifs était la règle dans les 17 communes. Mais l’objectif d’augmentation de population ne sera réussi que si on change notre vision de la ville et de son urbanisme ; il faudra raisonner écoquartier, cité-jardin, choix de terrain adapté, proximité des transports en commun,zones d’activités, commerces, équipements publics.
Il faudra inverser les priorités de raisonnement,d’abord les piétons puis les vélos, les transports en commun et enfin les voitures qui devront retrouver la place qu’elles n’auraient jamais dû quitter.
L’espace public devra être végétal avant d’être minéral. Ces ambitions seront la règle, mais seront-elles partagées par les 17 maires concernés ? La répartition des objectifs suivant quels critères : les surfaces disponibles, la population existante, la surface totale des communes, la surface déjà urbanisée (sans PLUI les règles de la ZAN devront être respectées par commune), ce qui rendra la résolution des objectifs du SCOT kafkaïenne.
La mutualisation des objectifs dans le cadre de PLUI sera indispensable pour permettre une mise en œuvre harmonieuse et de qualité. Sans SCOT,l’avenir du Bassin serait anarchique, avec un SCOT la marche à franchir sera considérable et nécessitera une étroite et parfaite coordination entre les 17 communes. Mesdames, Messieurs les Maires, bon courage !
Philippe BOURGEOIS
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ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

La plainte pénale de l’ASSA à la suite des pollutions par débordements d’eaux pluviales et d’eaux usées dans le milieu naturel et aquatique.
Des débordements massifs d’eaux pluviales mélangées à des eaux usées ont été observés depuis le début du mois de novembre 2023 dans plusieurs localités situées autour du Bassin d’Arcachon. Ces phénomènes de pollutions ont déjà eu lieu, notamment en 2020 et 2021. Depuis plusieurs décennies une politique de développement et d’accroissement de la démographie est menée dans l’Arrondissement du Bassin d’Arcachon, avec son cortège d’artificialisation, de bétonisation, de création de voies de circulations, d’utilisation de moyens thermiques sur terre et sur l’eau, sans que les réseaux ne soient calibrés en fonction, sans anticipation au regard de l’évolution du climat. Un syndicat intercommunal a été créé en 1964 pour assurer un certain nombre de compétences, aussi différentes que la promotion touristique, l’assainissement, la gestion des milieux aquatiques, et l’hygiène et la santé publique.
Depuis 5 ans la gestion des eaux pluviales se trouve également sous la responsabilité du SIBA.Que furent les études techniques menées et les investissements réalisés, pour que les réseaux supportent des pluies importantes, et des submersions, y compris lors de grandes marées,avec tempête et surcote ou non, les nappes étant au plus haut ou non, à l’exclusion de tout mélange des genres et autres débordements dans la nature ou déversements dans les cours d’eau ou le Bassin,à l’exclusion de toute atteinte à la santé humaine,aux espaces naturels, à la biodiversité et à l’exercice des métiers de la Mer ?
L’enquête diligentée par le Parquet à la suite des plaintes de la CEBA et de l’ADEBA de janvier 2024, entre autres, répondra à cette problématique,sachant que des dizaines de milliers d’intoxications humaines chez les consommateurs de coquillages ont été observées en décembre 2023 et janvier 2024. Il s’agit donc d’activités humaines et d’usages impactant gravement les milieux naturels, la biodiversité, la ressource halieutique et conchylicole, les herbiers de zostères ou autres, la qualité des eaux du Bassin et de son ouvert, en RNN ou en Site Natura 2000.
Pourtant, lors de la prise en charge de la compétence en matière d’eaux pluviales, l’ancien responsable du SIBA, Monsieur Sammarcelli,avait annoncé le niveau des sommes qu’il conviendrait d’engager pour assurer une gestion performante des réseaux. Il semble que ces investissements ont fait défaut et que depuis 2020 les dysfonctionnements des réseaux sont devenus systémiques, sans réaction urgente et appropriée,alors que le SIBA a pesé de tout son poids en matière de promotion touristique et de sa marque territoriale, sans jamais tenter de limiter une artificialisation galopante, génératrice de rejets complémentaires et de ruissellements.
Le réseau d’assainissement des eaux usées du Bassin d’Arcachon est par principe conçu pour éviter tout rejet dans le Bassin. Les stations de pompage disposent de pompes de secours, et de bassins de stockage d’eaux usées (avec fond étanche) et d’eaux traitées, implantés le long des collecteurs principaux, qui peuvent stocker les effluents pendant quelques jours si nécessaire, ce qui permet généralement de faire face aux opérations de maintenance et aux incidents techniques sans que cela ne génère aucun rejet dans le Bassin. Le Site Internet du SIBA affiche avec précision la description du réseau dans les rubriques « Pôle assainissement » et les rapports annuels SIBA et délégataires dans la «Vie du SIBA ».
Il apparaît que, malgré des retours d’expérience (2021 entre autres), et la double compétence du SIBA en matière d’EU et d’EP, les intempéries provoquent des dysfonctionnements,essentiellement par entrée d’eaux parasites, qui viennent augmenter les débits transitant par le réseau des eaux usées et traités par les stations d’épuration, augmentation qui peut aller jusqu’à la saturation des installations et provoquer débordements et défauts de traitement. Les pollutions du milieu naturel, du bassin versant, des cours d’eau et du BA ont été observées dès le mois de novembre 2023. Des pompages et rejets sauvages ont eu lieu, des débordements de bassins ont souillé gravement (Titoune à Lanton) des secteurs naturels (eaux usées nauséabondes). La presse nationale s’en est fait l’écho, tant la situation environnementale et sanitaire fut critique,puis catastrophique.
C’est dans ce contexte que l’ASSA a déposé plainte pour pollutions et Écocide entre les mains de Madame la Procureure de la République.Une enquête pénale est en cours.
Jacques STORELLI
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LA DÉFENSE DE NOTRE PATRIMOINE

Le Musée-Aquarium et la Station Marine d’Arcachon promis à démolition pour laisser place à un hôtel cinq étoiles.
En date du 5 mars 2024, la Commune d’Arcachon délivrait un permis de construire modificatif n°33009 15 K 0066 M04 à la SCCV Peyneau Développement (Groupe DUVAL) aux fins «d’intégrer un volet démolition concernant tous les bâtiments vétustes» implantés sur le terrain d’assiette du projet dénommé la « Station marine », parcelles cadastrées AL 322, AL 323 AL 004,AL 003. Or, un précédent permis de démolir n° PD 033 009 18 K0001 accordé par la Préfecture à l’Université de Bordeaux le 20 février 2018, ayant pour objet la démolition des mêmes bâtiments sur le même terrain d’assiette, a été annulé par le Tribunal Administratif de Bordeaux le 22 mars 2023 pour non -respect des articles L. 151-19 et L. 421-6 du code de l’urbanisme.
Ses considérants sont particulièrement nets :
« Il ressort des pièces du dossier que le projet porte sur la démolition de l’intégralité des bâtiments implantés sur les parcelles cadastrées section AL n°s 3, 4, 322 et 323, à l’exception du «pignon en taille décorée « université de Bordeaux » [qui] sera réemployé intégralement dans le projet de construction sur ces mêmes terrains ». Il ne ressort pas des pièces du dossier qu’à l’exception de ce pignon, la démolition des éléments remarquables de la construction serait accompagnée d’une reconstruction à l’identique ou reprenant les éléments remarquables significatifs du bâtiment initial. En tout état de cause, si la préfecture produit un reportage photographique pour attester de la vétusté des immeubles, il ne ressort pas des pièces du dossier que ce reportage photographique concernerait en particulier le bâtiment « IUBM Nord »d’inspiration classique et faisant l’objet des protections susdécrites. Dans ces conditions, le requérant est fondé à soutenir que le projet de démolition méconnaît les dispositions de la charte architecturale annexée au plan local d’urbanisme prises en application des dispositions de l’article L. 151-19 du code de l’urbanisme. Pour les mêmes motifs, il est fondé à soutenir que le préfet de la Gironde a fait une inexacte application des dispositions de l’article L. 421-6 du code de l’urbanisme en estimant que le projet n’est pas de nature à compromettre la protection ou la mise en valeur du patrimoine bâti ou non bâti ».
Sur appel du Ministre de la Transition Écologique,une procédure est actuellement pendante près la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux (Instance n° 23BX01428).
Il apparaît donc que plusieurs permis de démolir pèsent concomitamment sur « Peyneau ».
Une partie des bâtiments, en l’occurrence classés ERB (Éléments Remarquables du Bâti) par le PLU, fut édifiée par la Société Scientifique d’Arcachon, qui en est propriétaire.
Il convient de rappeler que (extraits du projet scientifique et culturel de Jean-Marie Froidefond) :

Froidefond1

Froidefond2

Froidefond3
Il apparaît que la Société Scientifique d’Arcachon, qui est une association très ancienne, reconnue
d’Utilité Publique en 1924, se doit de conserver son patrimoine scientifique (dont les collections et
la bibliothèque), ainsi que les bâtiments abritant l’ensemble de ses activités.
Elle n’a pas manqué de contester le permis de démolir délivré par la Commune d’Arcachon au
promoteur DUVAL. Pour sa part, l’ASSA a également déposé un recours gracieux, suivi d’un recours contentieux devant le Tribunal administratif.
Tous les Arcachonnais, et bien des scientifiques, savent pourquoi le Musée Aquarium et la Station Marine d’Arcachon rayonnent depuis fort longtemps au plan national.
Ils constituent un élément patrimonial irremplaçable, valant sans doute beaucoup mieux qu’un cinq étoiles …

Jacques STORELLI
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Le Parc des Abatilles

Il s’agit d’un ensemble foncier de 44 ha, lequel fit l’objet d’une Déclaration d’Utilité Publique, puis d’un acte de cession pour 80.000 Frs par décret du Président de la République en date du 19 décembre 1907, constitué essentiellement d’une Forêt Domaniale du Domaine des Abatilles et de Bernet située entre la route reliant la ville au
village du Moulleau. C’est ainsi que fut rendue possible la création du Parc public des Abatilles, situé entre celui de Pereire et Le Moulleau, avec la possibilité d’y implanter diverses fondations, telles qu’un établissement d’enseignement secondaire et une
colonie scolaire, compatibles avec la forêt environnante.
Monsieur Veyrier-Montagnères sut assurer la préservation de l’œuvre du Dr Armaingaud dont l’utilité était reconnue de tous, son établissement recevant des enfants de plus de cinquante départements. L’acquisition par le sanatorium des
9,5 ha le séparant de la mer était éminemment nécessaire à son bon fonctionnement.
Cette vente va isoler, de la grande propriété communale, un terrain de 2 ha situé entre le sanatorium et la route du Moulleau. Il sera donc divisé en onze lots vendus à des particuliers en vue de financer la création de deux voies publiques. Le 16 février 1908, le Conseil municipal valida la réalisation d’une voie partant du bas de la côte du Fronton Arcachonnais, créé en 1903, près des Arènes landaises ; elle longera à faible distance le Bassin en desservant le Tir au pigeons.
Appelée dans un premier temps Route de la Corniche, elle prendra ensuite le nom de Route du Tir aux Pigeons pour devenir l’actuelle Avenue du Parc.
La municipalité y implantera successivement diverses infrastructures de loisirs telles que :
1) Le « Tir aux Pigeons » inauguré le 2 août 1908, converti en « Tir au Vol » en 1978,
2) L’actuel Fronton Arcachonnais inauguré en 1932,
3) Le Tennis Club créé en 1952, lequel s’étend désormais sur 3 ha et comporte 22 terrains dont 2 couverts,
4) Une Patinoire inaugurée en 1969 et fermée en 1986 pour des raisons de sécurité, la salle mitoyenne ayant accueilli dans un premier temps la compagnie des Archers Jean de Grailly puis le Club d’Escrime lequel laissa place au Bowling, fermé en 1999,
5) La Piscine Municipale inaugurée en 1977, puis fermée en 2013.
La promenade qui borde la plage des Abatilles, qui fait suite à celle de Pereire, a bénéficié de plusieurs aménagements destinés aux enfants, tout d’abord l’implantation de squelettes de dinosaures en 1978, ainsi qu’un Skate parc en 2014. A la suite de la fermeture de la piscine en décembre 2013, une consultation pour avis sur l’avenir du Parc des Abatilles permit à de nombreux Arcachonnais de faire des propositions, toujours dans l’intérêt de l’agrément du plus grand nombre des administrés, généralement tous attachés à ce Parc, peu important que la piscine soit détruite ou non. Or, contre toute attente, par délibération du 26 janvier 2017, le Conseil municipal a prononcé la désaffectation et le déclassement de l’ensemble de la parcelle BD 102, du domaine public communal vers le domaine privé de la Commune. C’est à la suite de ce vote, passant lestement en pertes et profits les propositions des Arcachonnais, et sacrifiant de manière irréversible les engagements pris en 1907 lesquels garantissaient aux Arcachonnais la possibilité perpétuelle de profiter du Parc des Abatilles, qu’une opération immobilière a été programmée au bénéfice de la société privée SHAA, filiale de THALAZUR.
Une autorisation d’urbanisme fut délivrée le 24 mars 2022 à la SHAA pour la réalisation d’un hôtel de 90 chambres et suites, et d’un pôle séminaire, avec un parking souterrain sur la parcelle BD 102, Avenue du Parc, d’une surface de 9204 m2.
On s’interrogera sur la légalité d’une pareille désaffectation doublée d’un déclassement, dont il est dit à tort qu’il concernerait « le Parc Pereire, ses charmes, son écrin… », ce en l’absence d’enquête publique.
Les Arcachonnais se sont ainsi vu confisquer un Bien Commun, une partie du Parc des Abatilles, dont l’histoire est aussi prestigieuse qu’identitaire du lieu.
Il convient d’observer qu’il ne s’agit pas d’un premier épisode puisque déjà une tentative d’appropriation d’un parcellaire d’importance situé Avenue des Mimosas a nécessité une procédure engagée et réussie par l’ASSA*.
Une autre tentative de déclassement est en cours Avenue des Primevères laquelle sera
prochainement examinée par le Tribunal administratif à la demande de l’ASSA et de deux riverains. Dans un pareil contexte, l’ASSA s’oppose une nouvelle fois à tout déclassement de ce qui fut cédé par l’État à des conditions particulières et perpétuelles dans l’intérêt de l’agrément de tous les Arcachonnais, en tant que bien faisant partie du
domaine public de la Commune.
Ainsi, l’ASSA estime que le PC 3300 921K0099 accordé le 24 mars 2022 à la SHAA souffre d’irrégularités manifestes, en cela notamment que le parcellaire ne peut qu’être regardé comme faisant partie du domaine public de la Commune.
* L’ASSA et BAE avaient engagé une procédure au TA contre le PLU de janvier 2017 (positive pour le Trou des Abatilles), puis interjeté appel. Cette révision avait fait apparaître, entre autres, le reclassement (Ne en UP2) d’une parcelle boisée de 6000 m2 au nord du Tennis Club d’Arcachon, Allée des Mimosas, parcelle faisant partie du plan de gestion des espaces boisés de la ville et ayant fait l’objet de plantations récentes. La finalité du déclassement était d’autoriser la création de 6 terrains à bâtir. Pendant la procédure en appel le Conseil municipal du 27 septembre 2017 avait autorisé Mr le Maire à déposer une demande d’autorisation de défrichement sur les deux parcelles, Mimosas et Primevères.
L’ASSA et BAE avaient saisi Mr le Préfet, lequel refusa la demande d’autorisation de défrichement (Arrêté n°18 089 du 17 août 2018). La municipalité avait alors engagé une procédure contentieuse, sans succès. C’est ainsi que l’ASSA et BAE avaient réussi à sauver 6000 m² d’espaces naturels Avenue des Mimosas.
Édith THIBAUD et Jacques STORELLI
 

LA VIE DES QUARTIERS

Le SASSEC – Syndicat Arcachonnais pour la Sauvegarde du Site et de l’Environnement de La Chapelle

De Saint Joseph à San José …
Au delà de l’allée de la Chapelle, lové entre dunes et Bassin, le lieu-dit « le Bos » : propriété de la famille Jougla, 17 hectares, plantés de pins et grevés des droits d’usage, partagés en 10 parcelles. En 1856, le Cardinal Donnet, archevêque du diocèse de Bordeaux, fait l’acquisition d’une maison en bordure de mer : une des 10 parcelles.
« Une maison en forme de chartreuse avec ses dépendances » : 2 tourelles séparées par une galerie-véranda. Elle correspond aux 5 – 5bis et 7 de l’actuel boulevard de l’Océan : Miremer, qui a conservé sa tourelle, Chanflo, sa véranda et Saint-Joseph, dont la tourelle a été démolie lors de sa réfection dans les années 2000. En 1859, en Arcachon tout juste érigée en commune, le Cardinal confie aux religieuses de la communauté de Sœurs de Saint Joseph la mission d’ouvrir une école pour y instruire les filles et les enfants des plus modestes des Arcachonnais : il les installe dans sa villa.
En 1877, l’anticléricalisme pousse le cardinal Donnet à faire don de sa maison à une religieuse de la communauté de Sœurs de Saint Joseph. Elle sera ensuite transmise à la maison-mère de la communauté à Bordeaux qui en gère les biens via une société civile.
Quand En 1904, les congrégations enseignantes sont liquidées, et pour éviter la confiscation, l
a parcelle d’origine sera divisée en 2. Elles seront « vendues » à deux prête-noms étant entendu qu’il y aurait rétrocession quand le calme serait revenu.
Quand le calme revint, le « propriétaire » de l’école (Chanflo) et de la maison du Cardinal Donnet (Miremer) refusa de rendre la parcelle. Seul le 7, la Maison Saint Joseph, demeura dans le giron des religieuses. Elles ont été présentes boulevard de l’Océan pendant plus de 150 ans. Elles éduqueront au gré des lois pro- et anticléricales.
Elles prodigueront des soins au fil des guerres et des maladies. En 1963, l’association « Air Plage » prend le relais des religieuses afin de gérer un centre d’accueil pour personnes âgées. Il deviendra l’EPHAD Saint Joseph jusqu’à un frileux matin de décembre 2019 où, vers 7 heures du matin, fût évacué au saut du lit une vingtaine de personnes âgées, certaines très âgées, à cause de l’effondrement d’un mur du chantier de l’hôtel Les Vagues.
La Maison Saint Joseph demeure. En revanche la maison de retraite a définitivement fermé au grand dam des habitants du quartier qui affectionnaient et choyaient l’établissement et ses pensionnaires.
Aujourd’hui, devenue propriété de Monsieur San José, la Maison Saint Joseph s’apprête à accueillir la clientèle aisée de l’hôtel Les Vagues.
P.S. : Ces lignes m’ont été largement inspirées par le texte de Marie-Christine Rouxel
« Le cardinal Donnet et les sœurs de Saint-Joseph à Arcachon ». Je la remercie.
Marie-Pierre PRAT

 

ASSA – Association de sauvegarde du site d’Arcachon MA.AT 
Esplanade Georges Pompidou
33120 Arcachon
Courriel : contactassa33120@gmail.com

N°26 – juillet 2024